Marché auto européen en équilibre fragile
Selon les dernières données de l’ACEA, le marché automobile européen reste fragile. Sur les neuf premiers mois de 2025, les immatriculations de voitures particulières ont progressé de 0,9%, tandis que celles des véhicules utilitaires ont reculé de près de 10%.

Voitures particulières: les électriques montent en puissance, mais lentement
Entre janvier et septembre, 1,3 million de voitures 100% électriques (BEV) ont été immatriculées dans l’Union européenne, soit une part de marché de 16,1%, contre 13,1% l’an dernier. L’ACEA souligne toutefois que ce rythme reste insuffisant pour atteindre les objectifs de transition énergétique.
La croissance est portée par l’Allemagne (+38,3%), la Belgique (+12,4%) et les Pays-Bas (+3,9%), tandis que la France affiche un léger recul (-0,2%).
Les véhicules hybrides demeurent le choix préféré des consommateurs européens, représentant 34,7% du marché (+16,4% en volume). Les hybrides rechargeables atteignent 722.914 unités (+31,1%) et 9% du marché. À l’inverse, les voitures à essence chutent de 18,7% (2,23 millions) et les diesels de 24,7% (745.986 unités), leur part combinée tombant à 37%, contre 46,8% un an plus tôt.

En Belgique, on note 108.221 voitures électriques (+12,4%), 36.625 hybrides (+12,2%) et 29.989 hybrides rechargeables (-47,3%). Les BEV représentent ainsi 33,4% des nouvelles immatriculations, un taux bien supérieur à la moyenne européenne.
Véhicules utilitaires: recul général, sauf pour les bus
Le segment des véhicules utilitaires légers (≤ 3,5 tonnes) recule de 8,2% à 1,07 million d’unités, plombé par la France (-8,3%) et l’Allemagne (-6%), mais soutenu par l’Espagne (+13,3%). La Belgique fait figure d’exception: 56.153 nouvelles immatriculations (+12,6%), dont 3.689 électriques (+125%). Le pays atteint ainsi une part de marché de 6,6% pour les utilitaires électriques, contre 10,2% en moyenne européenne.

Le marché des poids lourds affiche également un recul de 9,8% (225.483 unités), aussi bien dans les segments moyen que lourd. L’Allemagne (-17,9%) et la France (-13,4%) subissent les baisses les plus marquées. En Belgique, le repli reste contenu: 6.950 camions contre 7.452 l’an dernier (-6,7%), mais les immatriculations de camions électriques ont plus que doublé (+138%) pour atteindre 231 unités.
Seul le segment des bus enregistre une progression: +3,6% au total dans l’UE. Les modèles électriques connaissent une envolée de 49%, soutenue par l’Allemagne (+108%), la Suède (+684%) et la Belgique (+389%). Cette dernière affiche 1.271 nouveaux bus (+88%), dont 685 électriques – soit une part de 53,9%, contre 22,7% en moyenne européenne.

L’ACEA y voit un signe encourageant, mais insiste sur la lenteur du déploiement des infrastructures et le manque d’incitations fiscales cohérentes. Le diesel domine encore largement les utilitaires: 81,7% pour les vans et 93,5% pour les camions.
En Belgique, la transition avance à deux vitesses: la part d’électrification est déjà significative dans les flottes légères et les bus, mais reste marginale dans le transport de marchandises. Pour l’association, seules des "investissements structurels dans les infrastructures de recharge et un cadre fiscal neutre technologiquement” permettront d’accélérer la transition".
